Bien communiquer fait partie des compétences que nous souhaiterions transmettre à nos enfants, véritable atout qui les aidera toute leur vie. Cette compétence s’acquiert et se développe dès la prime enfance dans de multiples situations : de
l’enfant qui apprend à parler aux expériences qu’il va faire en crèche ou à l’école maternelle, qui lui permettent de découvrir la socialisation et l’interaction relationnelle.
Mais on peut également lui transmettre
l’art de poser les bonnes questions, pour mieux interagir avec son environnement et renforcer son empathie relationnelle. Cette compétence est donc aussi un moyen de renforcer son
intelligence émotionnelle.
Plus qu’un enseignement didactique, c’est par
l’observation qu’ils font de notre propre pratique d’éducateurs que nous transmettons aux enfants ce savoir-faire.
Voici donc quelques pistes pour nous permettre d’évaluer nos propres pratiques et les faire évoluer pour
améliorer la communication avec les enfants.
Comment posons-nous les questions à nos enfants dans la plupart des cas ?
- Est-ce que tu as fait une bonne sieste ?
- As-tu bien mangé à la cantine ?
- Ça s’est bien passé à l’école ?
- T’as eu des bonnes notes ?
- Tu as passé une bonne journée avec Mamie ?
- Tu t’es bien amusé chez Maxime ?
Certes, ces questions nous permettent de nous rassurer, de nous assurer de la véracité de l’interprétation de la réalité qu’on fait. Mais ce faisant, on réduit le champ des possibles …et on risque par là-même de braquer l’enfant qui pourrait penser « ça y est, voilà Madame je sais tout qui est de retour… ». Cet enfant, qui ne se sent pas forcément reconnu, se contentera alors de répondre seulement par une réponse binaire, un oui ou un non expéditif qui dépend de son humeur et de sa volonté de plus ou moins vite couper court à la communication… pour se débarrasser au plus vite de nous, qui semblons finalement si peu intéressés par sa propre réalité.
Notre système d’éducation a parfois renforcé notre penchant naturel à poser ce type de questions fermées en nous invitant à raisonner simplement en juste ou faux, blanc ou noir, vert ou rouge…
Ce raisonnement binaire a une conséquence principale pour le questionnement : l’utilisation abusive de la formule « Est-ce que ?... ». Tentez de vous observer sur une journée et faites le point sur votre propre pratique.
Les questions semi-ouvertes constituent une première étape pour impliquer mieux les enfants en les amenant à faire des choix qui leur laissent une certaine marge de liberté. Il s’agit de leur proposer au moins deux options A et B. Sachez que dans 70 % des cas, l’option B est retenue. Ainsi, à la question « tu vas te laver ? », la plupart du temps, l’enfant répond non car il a souvent mieux à faire… Mais si vous ne souhaitez pas que l’enfant remette en question le fait de se laver, qui est pour vous un impératif, vous pouvez lui demander : « tu veux prendre une douche ou un bain ? ». il s’interroge alors sur une autre envie qu’il pourrait avoir et ne s’oppose pas forcément à votre objectif.