Les grands-parents voisins
Depuis deux générations, les relations quotidiennes sont bien moins fréquentes qu’auparavant (selon l’enquête Réseaux de parenté et Entraide réalisée par l’INSEE en 1997). Il est vrai que la mobilité géographique est beaucoup plus importante. Les familles n’habitent plus nécessairement au même endroit d’une génération à l’autre. La proximité n’a toutefois pas totalement disparu. Il existe encore un grand nombre de familles qui vivent dans la même région / agglomération, ce qui leur permet de maintenir des relations quasi quotidiennes. Quand c’est le cas, comment trouver l’équilibre?
Comment permettre à chaque génération de s’y retrouver?
Les grands-parents qui vivent proches de leurs petits-enfants sont pour la plupart trop heureux de cette situation pour aller émettre la moindre remarque. Christine, qui n’est séparée de ses petits enfants que par quelques kilomètres, nous dit : « je vivrai très mal que mes petits enfants soient à l’autre bout du monde. J’ai l’impression que je tisse des liens dans une relation relativement fréquente. » Chantal parle de la chance inouïe qu’elle a d’avoir quatre de ses enfants tout près de chez elle. Il n’empêche que les relations au quotidien impliquent des contraintes. Pour les grands-parents, cela entraîne en général un relais plus qu’hebdomadaire auprès des petits enfants pour assurer par exemple les sorties d’école… Pour les parents et leurs enfants, c’est le passage quasi obligé par le « déjeuner du dimanche midi » et en général souvent un peu moins d’intimité.
Des grands-mères comme Chantal témoignent de leur difficulté à arriver à satisfaire les demandes de leurs enfants tout en poursuivant leur vie de femme active, de travailler.
Les grand-parents participent en effet activement à la garde de leurs petits enfants pour permettre notamment aux deux membres du couple de travailler. Ainsi, 21% des enfants de moins de 7 ans sont pris en charge au moins une fois par semaine par leurs grands-parents ou arrière-grands-parents ( Source : Enquête modes de garde et d’accueil des jeunes enfants, Drees, mai 2002).
Comment préserver la place des autres petits enfants ?
La proximité géographique entraîne quasiment nécessairement un déséquilibre entre les petits-enfants. « Je suis plus présente à ceux qui sont proches. J’ai une certaine frustration de moins voir les autres » dit Christine.
Les petits-enfants voisins apprécient :« Je suis issue d’une famille nombreuse. La proximité géographique m’a permis d’avoir des relations de proximité avec mes grands-parents qui ont beaucoup de petits enfants. Ma grand-mère me donnait des leçons de piano.» explique Emilie
Cela n’empêche que la situation du petit enfant prodigue qui vit plus loin et n’est pas une charge quotidienne pour les grands-parents peut être très largement appréciée.
Dans l’ensemble, les « familles » prennent plus d’autonomie par rapport aux parents, les relations (même lorsqu’elles sont quotidiennes) sont plus choisies qu’imposées par les habitudes et les circonstances (proximité géographique, traditions familiales…).